Modifié le 21 août 2023

Logiciels : positionnement de la Suisse dans le domaine du numérique

Temps de lecture : 4 minutes

Loin des clichés sur les industries comme considérées traditionnellement suisses, le pays s’est engagé sur le chemin du leadership technologique sur le continent européen depuis quelques années déjà. Numéro 1 au Global Innovation Index 2021 pour la onzième année consécutive et 6ème au classement général du World Digital Competitiveness 2020, la Suisse fait ainsi partie des […]

Loin des clichés sur les industries comme considérées traditionnellement suisses, le pays s’est engagé sur le chemin du leadership technologique sur le continent européen depuis quelques années déjà. Numéro 1 au Global Innovation Index 2021 pour la onzième année consécutive et 6ème au classement général du World Digital Competitiveness 2020, la Suisse fait ainsi partie des pays les plus compétitifs au monde dans le domaine du numérique.

Loin d’être un produit du hasard, ce succès s’explique particulièrement par l’importance donnée au développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les dépenses nationales et par la collaboration très vive entre les nombreux instituts de recherche et le secteur industriel. Les autorités cantonales et les organisations industrielles spécialisées sont également étroitement impliquées dans la création de liens entre tous les membres des clusters et dans la facilitation des projets innovants. Les départements d’informatique de l’École polytechnique fédérale de Zurich (ETHZ) et de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), mais aussi les hautes écoles spécialisées du pays, forment des spécialistes de haut niveau, qui contribuent à la création l’essor des start-ups et des spin-offs dans le pays. Mais le manque de personnel est également flagrant avec l’estimation que plus de 40 000 postes techniques ne trouveront pas candidat d’ici 2026. Cette réalité révèle la principale tendance de la branche, la numérisation s’accélère et concerne tous les secteurs.

Les entreprises d’informatique sont particulièrement actives à Berne, Genève, Lausanne, Zoug et Zurich. La ville de Zurich abrite par exemple les laboratoires et unités de recherche de Google, Disney, IBM, Evernote et Kayak. Les revenus du marché du logiciel en Suisse sont évalués à 5,7 Mds de dollars USD par la société Statista Research Development pour l’année 2021. A titre de comparaison, ils étaient évalués à 4,5 Mds en 2016. Les ventes du secteur continuent de croitre et cette tendance s’inscrit sur le long terme et implique des acteurs variés. Selon l’enquête suisse sur l’industrie du logiciel (Swiss Software Industry Survey SSIS) menée par l’université de Berne,

« l’exploitation de produits et/ou de services informatiques par des fournisseurs de services externes et/ou des filiales, est crucial pour les entreprises suisses de logiciels. La propension à l’externalisation est plus élevée chez les fournisseurs de technologies et de services (66,7 %), les intégrateurs de logiciels (65,5 %) et les sociétés de conseil (61,2 %), suivis des fabricants de logiciels personnalisés (57,2%) et des fabricants de logiciels standard (53,9%) ».

Le secteur le plus important pour les entreprises suisses de logiciels en termes de revenus est l’industrie financière, suivie de l’industrie manufacturière et de l’industrie des assurances. L’administration publique et l’industrie de la défense représentent un dixième du marché. De plus, les activités à l’étranger se sont particulièrement bien développées : en 2020, l’industrie suisse du logiciel a réalisé plus de 20% de son chiffre d’affaires à l’export. L’Allemagne reste le marché d’exportation le plus important avec plus de la moitié de la part des exportations, suivie par l’Angleterre et l’Autriche.

Les infrastructures de télécommunication sont déjà bien développées en Suisse et l’utilisation des TIC est largement répandue. De plus, les investissement TIC sont en hausse constante. Ils sont majoritairement formés par l’acquisition ou la création de logiciels et bases de données selon l’Office fédéral de la statistique. Cette catégorie représente plus de la moitié des investissements totaux, avec des montants de près de 25 milliards de francs CHF par an à prix courants. Afin de maintenir et de développer la place du numérique dans l’économie nationale, le Conseil fédéral a lancé la stratégie « Suisse numérique » qui a pour but de coordonner les différentes actions dans le domaine. Le service Transformation numérique et gouvernance de l’informatique (TNI) de la Confédération est à la charge de ce sujet. De nombreuses initiatives sont également mises en place, tel que digitalswitzerland, qui regroupe plus de 220 adhérents et qui vise à maintenir la Suisse parmi les leaders mondiaux du domaine de l’innovation numérique. En 2019, 242 600 personnes étaient employées dans le secteur des TIC en Suisse, soit une progression de 6% du nombre d’emplois. Le secteur recrute activement et majoritairement des postes de développeurs de logiciels et d’analystes ainsi que des spécialistes des banques de données et des réseaux. Les fournisseurs de services informatiques, les développeurs d’applications et les ingénieurs systèmes sont également très recherchés. Côté français, plusieurs Entreprises de Services du Numérique (ESN) sont implantées en Suisse. Ce sont principalement les grandes entreprises françaises, telles qu’ATOS, Capgemini, Sopra Steria, Altran Technologies et Dassault Systèmes qui s’internationalisent et prennent des parts de marché en Suisse.

Face à la place croissante du numérique et à l’évolution technologique rapide, la Confédération doit adapter sa réglementation afin de renforcer au maximum la protection des données. La loi fédérale sur la protection des données (LPD) datant de 1992 est ainsi en cours de révision pour être adaptée aux nouvelles conditions technologiques et sociales. La LPD révisée réglera entre autres plus précisément la collecte et l’utilisation de données personnelles croissante avec la numérisation de la société. Au début de l’année 2021, l’Administration fédérale a choisi quatre entreprises américaines (Oracle, Microsoft, Amazon et IBM) et une chinoise (Alibaba) pour stocker ses données, mettant fin au projet de développer un Swiss Cloud. Face aux vives réactions qui ont suivies cette annonce, le chancelier fédéral Walter Turnherr a clairement écarté l’hypothèse d’un cloud souverain mais a rappelé que l’administration emploiera les services de cloud public dans le respect de la protection des données.

L’impact de la pandémie de COVID-19 sur l’industrie des logiciels en Suisse


Selon l’enquête suisse sur l’industrie du logiciel (Swiss Software Industry Survey SSIS) menée par l’université de Berne, l’industrie suisse du logiciel affiche un « optimisme prudent » quant aux perspectives économiques à la suite de la pandémie de COVID-19. Si la croissance du chiffre d’affaires et des effectifs a été ralentie, un redressement est prévu au niveau des années précédentes dès 2021. La maintenance et l’assistance, les solutions de bureau à distance et de conseil ont été des domaines particulièrement sollicités pendant la crise. Le secteur du logiciel est l’une des branches les plus dynamiques de l’économie suisse et un secteur résilient qui a été parmi les moins impactés par la pandémie de Covid-19. S’il a souffert du report des contrats existants ainsi que de la diminution de nombre de nouveaux clients et de nouvelles missions, il a tout de même connu une croissance modérée en 2020.

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