Modifié le 21 août 2023

L’accessibilité à la culture : un défi et une opportunité pour les industries culturelles et créatrices.

Temps de lecture : 4 minutes

Près de 20 % de la population autrichienne et suisse souffre d’un handicap. Qu’il soit physique, mental ou moteur, un handicap prive d’une participation complète à la vie sociétale et culturelle.Si jusqu’au début des années 2000, la thématique de l’accessibilité de la culture était peu présente dans le débat public, elle fait aujourd’hui l’objet d’une attention toute particulière. […]

Près de 20 % de la population autrichienne et suisse souffre d’un handicap.

Qu’il soit physique, mental ou moteur, un handicap prive d’une participation complète à la vie sociétale et culturelle.
Si jusqu’au début des années 2000, la thématique de l’accessibilité de la culture était peu présente dans le débat public, elle fait aujourd’hui l’objet d’une attention toute particulière.

A ce titre, l’Autriche et la Suisse ont entrepris de nombreuses initiatives. Elles encouragent les entreprises à développer des solutions innovantes pour élargir le public des institutions culturelles, et elles font de l’inclusion une thématique substantielle de leurs politiques culturelles et sociales.

Sont aussi concernés les groupes menacés d’exclusions sociales. Ces deux pays se démarquent par la richesse de leur culture.
Pour les entreprises, l’Autriche et la Suisse sont deux demandeurs de solutions d’accessibilité innovantes à forts potentiels. La culture devient ainsi une scène dynamique de l’économie.        

Deux pays aux patrimoines remarquables


autriche

Bien que le secteur fût touché par la crise sanitaire, le potentiel de ce marché pour les solutions d’accessibilité est considérable.

En Autriche, c’est plus de 7,2 Mds EUR de valeurs qui a été créée par la filière culturelle en 2020 ; une part d’environ 3 % dans l’économie autrichienne.

Avec un patrimoine incomparable (514 musées, 11 sites classés, environ 50 théâtres et 533 salles de cinémas,) ; l’offre culturelle en Autriche explique aussi qu’en 2020, presque 3 milliards d’euros furent dépensés par l’Etat et les régions.

La Suisse n’en est pas en reste. Avec un patrimoine tout aussi riche et une offre impressionnante, c’est 2,9 Mds CHF (2,8 Mds EUR) qui ont été injectés dans le secteur par l’Etat pour répondre aux besoins des quelque 1142 musées, 78 théâtres et autres institutions.

Forts de leur patrimoine culturel, l’Autriche et la Suisse sont des marchés de choix pour y commercialiser des solutions de mise en accessibilité.

Car il existe une forte demande de mise en accessibilité.

Parmi la population autrichienne et suisse, 20 % des personnes souffrent d’handicaps, et environ 4 % sont atteintes d’handicaps lourds.

Et le premier aspect impacté qui est cité par ces personnes est le temps libre et les loisirs, dont la culture fait partie.
Mais si une large partie de la population est exclus de ces activités, cette dernière est pourtant demandeuses d’activités culturelles.

Des solutions qui rivalisent d’ingéniosité


Aussi, une scène dynamique d’entreprises a fait son apparition.

Ces jeunes entreprises, innovantes et mettant à profit les dernières technologies proposent des solutions dans des formats très variés.

La réalité virtuelle a fait rapidement son entrée dans les espaces culturels. Et désormais, la « VR » permet un accès à distance à ces derniers.
L’amélioration constante de cette technologie offre aux utilisateurs une expérience immersivesans avoir à se déplacer dans des espaces peu accessibles.

L’impression 3D présente quant à elle un intérêt pour le public atteint de troubles auditifs. Des entreprises comme Tactile Studio (https://tactilestudio.co/fr/), dont le siège est en France mais qui coopère avec plusieurs musées allemands et autrichiens, donnent la possibilité d’apprécier des sculptures en les reproduisant en 3D.

Mais c’est surtout la digitalisation des espaces culturels à travers le développement d’application mobile qui se laisse observer dans le secteur.
Jeux de piste, plan interactif, storytelling ou audioguide. Le téléphone devient un support très flexible pour transmettre des informations aux publics.

On voit aussi émerger sur ces applications un « effet de réseau » bénéfique aux publics risquant d’être marginalisés.
Par exemple, des applications visant à noter l’accessibilité d’un espace de manière très précise, c’est-à-dire en y évaluant l’accessibilité au regard de plusieurs formes de handicaps.

Enfin, l’affichage digital est aussi un moyen de transmettre des informations de manière adaptative à un panel très large d’utilisateur.
Plus concrètement, le support digital permet une personnalisation poussée de l’expérience, en s’adaptant à la langue de l’utilisateur par exemple, ou à ses capacités cognitives.

Panthea (https://panthea.com/fr/lunettes-connectees/), société française bien présente dans l’espace germanophone, propose aux établissements d’art vivant l’installation de lunette connectée, qui affiche les sous-titres directement sur les verres.

On peut aussi citer le Burgtheater de Vienne, dont l’application « Prompt » développée par Lemon42 IT (https://www.lemon42.com/), affiche les sous-titres d’un spectacle sur son téléphone.

L’accessibilité fait donc appel à un large panel de compétences techniques, qui ne saurait se faire sans la contribution de jeunes entreprises innovantes.

Une dynamique très encourageante

pour le futur du secteur


L’Autriche et la Suisse ont entrepris des actions concrètes pour valoriser les établissements accessibles et coordonner les acteurs privés.

A Vienne par exemple, des employés du Museumsbund, la fédération des musées autrichiens, ont formé la commission d’inclusion ARGE. Elle consiste à faciliter la mise en réseau entre les musées et les solutions d’accessibilité dans un but d’inclusion.

Ces projets prennent en importance, et il n’est pas impossible de voir apparaitre les premiers « chargés d’inclusion » au sein des musées, théâtres ou opéras.

En Suisse, il existe depuis peu un Label « Culture inclusive » décerné par l’organisation Pro Infirmis. Cette dernière, financée par la fédération helvétique, est aussi à l’origine de la Charte de l’inclusion culturelle qui invite les organismes signataires à se mettre en conformité dans un but d’accessibilité totale.

Ces deux initiatives encouragent la participation des personnes en situation de handicap et permettent la mise en réseau des acteurs de l’accessibilité.

L’accessibilité présente un potentiel très intéressant, du fait de la taille du public qui est concerné ainsi que par l’importance du secteur de la culture dans l’économie.

Si les initiatives peuvent sembler ponctuelles pour le moment, il existe une vraie volonté de coopération et une communauté d’acteurs très impliqués pour faire progresser l’inclusion.

Avec la réouverture des espaces et la levée des restrictions sanitaires, on devrait voir prochainement dans les espaces publics une hausse de la demande et de l’offre vers des solutions d’accessibilité.

  • Le Creative LAB ALPIN

Compte tenu de l’attention pour le sujet portée par les acteurs publics et privés suisses et autrichiens, les bureaux Business France de Vienne et Zürich organisent un événement B2B sur la première semaine d’octobre 2022 pour présenter une délégation d’entreprises de la Tech française aux opérateurs de la culture locaux

En s’appuyant sur la thématique « la culture pour tous », chaque participant pourra présenter son offre et montrer comment ses solutions contribuent à rendre les contenus culturels et/ou artistiques plus accessibles.

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