Modifié le 21 août 2023
La tech, un secteur clé pour la relance en Afrique du Sud en 2022
L’Afrique du Sud est l’une des économies les plus attractives du continent africain. Contrairement à nombre de ses voisins, le secteur bancaire, financier et immobilier sud-africain représente près d’ 1/4 du PIB, apportant une diversification et une solidité à l’économie du pays. Malgré de nombreux acquis, le pays a vu sa croissance ralentir ces dernières années jusqu’à subir de plein […]
L’Afrique du Sud est l’une des économies les plus attractives du continent africain.
Contrairement à nombre de ses voisins, le secteur bancaire, financier et immobilier sud-africain représente près d’ 1/4 du PIB, apportant une diversification et une solidité à l’économie du pays.
Malgré de nombreux acquis, le pays a vu sa croissance ralentir ces dernières années jusqu’à subir de plein fouet la crise de la COVID19 (-7,0% de PIB en 2020).
De nombreux défis

Le pays fait aujourd’hui face à plusieurs défis : infrastructures défaillantes avec notamment des difficultés d’approvisionnement en énergie ou encore crise sociale avec un taux de chômage évalué à 35,3% (65,5% chez les jeunes) en 2021.
Alors que des secteurs se relèvent doucement de ces deux dernières années (l’industrie du tourisme a perdu 77,4% de visiteurs entre 2019 et 2021), le secteur des nouvelles technologies se montre en revanche dynamique (+3,7% de chiffre d’affaires en 2021).
Le gouvernement a pleine conscience de ce potentiel et dès février 2022, dans son allocution de début d’année, le président Cyril Ramaphosa annonçait vouloir recruter 10 000 jeunes pour contribuer à la digitalisation du Department of Home Affairs.
La ministre des Communications Khumbudzo Ntshavheni s’est engagée à fournir 10GB de data gratuitement par mois à tous les foyers sud-africains, considérant la data comme bien essentiel au même titre que l’eau et l’électricité.
Le Department of Employment s’est également engagé à lancer de nouveaux programmes de formation, en partenariat avec la Fuze Institute for Humanitarian Praxis et le Unememployment Insurance Fund, sur les problématiques de fibre.
Enfin, la construction du projet de Mega Smart City à Lanseria, annoncé par le président en 2021, devrait débuter cette année.
A noter que ce projet a pour but d’attirer 85 Mds ZAR d’investissements privés.
Les provinces participent elles aussi à cet engouement.
Le gouvernement de la région du Western Cape veut mettre en place un visa spécifique pour les « digital nomad » et les créateurs de start-up.
Le Gauteng va, quant à lui, lancer un projet pilote de programmation coding et robotique dans les écoles publiques dès l’âge de 9 ans.
Le gouvernement de la province a également déclaré la zone du Vaal River comme une zone économique spéciale afin de développer une smart city et attirer les investissements innovants.
Les initiatives privées au cœur de l’expansion
du secteur télécoms

Jusqu’à aujourd’hui, les initiatives privées sont au cœur de l’expansion du secteur des nouvelles technologies et télécommunications en Afrique du Sud, grâce aux telcos et au développement rapide des infrastructures :
- Le pays compte plus de 300 000km de fibre et les opérateurs investissent massivement dans son déploiement.
- En 2021, on comptait 99,9% de couverture 3G, 97,7% pour la 4G et 7,5% pour la 5G. L’opérateur MTN a même annoncé le démantèlement de son réseau 3G dès 2025.
Les investissements massifs dans l’écosystème local contribuent aussi à ce dynamisme.
En effet, en 2021, les start-ups sud-africaines ont levé 832 M USD d’equity fonds, faisant du pays le deuxième plus attractif du continent.
En corrélation avec ces investissements, les grandes entreprises recrutent massivement des profils technologiques, qui sont les plus recherchées selon une étude du Career Junction Employment Insight.
L’une des plus grandes banques du pays, Standard Bank, a annoncé vouloir augmenter sa masse salariale de 10% en particulier sur les sujets cloud, cyber sécurité et data science.
MTN a également partagé son ambition de recruter 150 personnes aux compétences digitales en 2022.
L’accompagnement des talents sud-africains est un autre enjeu majeur à la fois pour le gouvernement et le secteur privé.
Ainsi, de nombreuses initiatives existent pour les faire éclore sur la scène locale et internationale. Récemment nous pouvons souligner :
- En mars 2022, la Empire Partner Foundation, en collaboration avec EPF Tech Fund, a annoncé avoir récolté 80 M ZAR lors de sa deuxième phase de levée de fonds. La fondation a, en 18 mois, déjà accompagné plus de 20 start-ups qui ont aujourd’hui une valeur cumulée de 150 M ZAR
- En avril 2022, l’Agence Française de Développement, en partenariat avec l’Institut Français d’Afrique du Sud, a renouvelé son partenariat avec l’incubateur gaming de l’Université WITS Tshimologong Digital Innovative Precinct pour 7 M ZAR.
Un évènement Africa Tech
incontournable
Enfin, fort de son statut Silicon Cape, la ville du Cap accueillera de nouveau le plus grand festival Tech du continent : Africa Tech Festival en novembre 2022.
Ce rendez-vous sera l’occasion pour l’écosystème local de mettre en valeur ses capacités face aux 10 000 visiteurs attendus et 130 pays représentés.
Business France accueillera les entreprises françaises sur le Pavillon France focus télécom dans le hall AfricaCom, du 08 au 10 novembre.
- Pour plus d’informations n’hésitez pas à contacter notre équipe du bureau de Johannesburg ou à consulter nos offres : E-Salon – AFRICACOM 2022 – Pavillon France Télécoms & Internet – Afrique du Sud (businessfrance.fr)
Pour conclure, la contribution du secteur des nouvelles technologies et télécommunication au PIB est en forte croissance. Si le gouvernement poursuit son ambition de développement des compétences et infrastructures ainsi que son accompagnement réglementaire favorable, alors le dynamisme du secteur pourrait entrainer le reste de l’économie.
Dans un pays où l’entreprenariat est fortement encouragé et où les talents locaux sont massivement recrutés par les grandes entreprises internationales, le secteur tech pourrait devenir le pilier de l’économie sud-africaine d’ici quelques années.
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