Modifié le 21 août 2023

Pologne : quel avenir pour l’écosystème start-up post-pandémique ?

Temps de lecture : 4 minutes

Depuis 2014, date de début des perspectives financières actuelles, le marché des start-ups en Pologne a commencé à se développer de manière dynamique. Des accélérateurs, des fonds et des programmes dédiés ont été créés, ce qui a fait avancer des plus petites entreprises. Auparavant, la situation n’était pas si positive à cet égard. Aujourd’hui on […]

Depuis 2014, date de début des perspectives financières actuelles, le marché des start-ups en Pologne a commencé à se développer de manière dynamique. Des accélérateurs, des fonds et des programmes dédiés ont été créés, ce qui a fait avancer des plus petites entreprises. Auparavant, la situation n’était pas si positive à cet égard.

Aujourd’hui on peut constater qu’avec le temps, le marché deviendra plus mature. Il sera soutenu, entre autres, par la politique de la Commission européenne sur le financement de l’entrepreneuriat et les activités des agences gouvernementales – pronostique Włodzimierz Kuc, directeur du département d’investissement en R&D du Centre national pour la recherche et le développement (NCBiR).

Comment s’est formé le marché des start-ups en Pologne ?


Depuis 2013, les start-ups polonaises ont levé un total de 900 000 millions de dollars, ce qui place le pays à la deuxième place (après l’Estonie) en termes de valeur des capitaux levés par les start-ups dans la région des PECO.

Il est intéressant de noter qu’en termes de nombre d’investissements, les Polonais sont en avance sur l’Estonie, ce qui les place en première position. Depuis 2013, les fonds de VC ont réalisé 823 investissements avec des start-ups polonaises. En Estonie la moitié – 477.

Ces dernières années, l’activité des fonds internationaux sur le marché polonais s’est développée. Ils fournissent des capitaux non seulement à un haut niveau pour plusieurs centaines de millions de dollars, mais aussi des montants moins importants, coopérant avec des entreprises en développement à un stade précoce. Cela confirme le potentiel du capital humain, qui distingue ce pays dans la région – analyse Aleksander Mokrzycki, vice-président de PFR Ventures.

Comment la pandémie a-t-elle modifié le marché ? 


La période de la pandémie a tombé d’une manière assez malheureuse pour les jeunes entreprises polonaises, car leur financement était en train de s’accélérer. L’année dernière, un total de 323 millions de dollars a été investi sur ce marché. Un an auparavant, seulement 64 millions, et en 2017 – 200 millions, ce qui en termes de valeur des investissements en VC fait de 2017 la deuxième meilleure année dans l’histoire du capital-risque polonais. Et bien que ce soit principalement le résultat de trois volets calculés pour un total d’environ 145 millions de dollars (en dehors de l’application Booksy, DocPlanner a gagné 90 millions de dollars pour le développement, et Brainly – 30 millions de dollars) les experts ont supposé que cette année sera encore meilleure.

Au final, malgré la pandémie, le début de l’année en Pologne ne s’est pas encore avéré aussi drastique ; selon Fonds de Développement Polonais (PFR), 55 transactions de VC ont été réalisées au cours du premier trimestre, ce qui a permis de pomper 50 millions de dollars dans des entreprises polonaises innovantes. C’est deux fois plus que l’année précédente. Cependant, différents scénarios sont déjà en cours de discussion pour les trimestres suivants : les analystes de Startup Genome ont informé que 41% des startups mondiales ont des liquidités pour moins de trois mois. Cet écosystème est donc fragile.

Qui bénéficiera de la crise ?


Selon le scénario décrit dans le rapport « European Startups », la pandémie sera principalement gagnée par les sociétés des industries suivantes 

  • Services de streaming,
  • La télémédecine,
  • Le commerce électronique. 

 Les industries qui profitent de la lutte contre le virus, comme les logiciels, le travail à distance, la lutte contre les coronavirus et la biotechnologie, pourront compter sur des conditions favorables lors des négociations – convainc Maciej Gajewski.

C’est le secteur technologique, comme on peut le constater quelques mois après le déclenchement de la pandémie, qui a habilement traversé la crise et qui est maintenant en train de devenir le principal bénéficiaire de la situation actuelle. Les gagnants évidents parmi les start-ups sont le commerce électronique, le divertissement en ligne et les outils de téléconférence. Cependant, des domaines de croissance dynamique tout aussi intéressants, mais moins souvent mentionnés, sont la télémédecine, l’apprentissage à distance, la virtualisation de contenus ou d’expériences et toutes sortes de plateformes et d’outils pour le libre-service et l’interaction en ligne – énumère l’expert de Grant Thornton. Piotr Majewski souligne qu’à l’ère des restrictions communes de circulation, il existe une forte demande dans le domaine des services à distance ou des services logistiques.

Certaines des habitudes de consommation développées pendant la crise actuelle resteront avec nous, donc les start-ups de ces domaines ont de bonnes perspectives.

L’industrie dans laquelle des bénéfices mesurables sont déjà visibles est la production et la distribution de jeux. Les jeux sont modulables et livrés à distance, ce qui est un avantage énorme dans les conditions économiques actuelles.

De nombreuses nouvelles solutions technologiques ont été mises en œuvre dans les entreprises et l’administration, que nous ne considérons pas comme nouvelles et innovantes. Cependant derrière tout le service de boucliers financiers des banques, les retraits des ZUS (la sécurité sociale), le service clientèle en ligne se cachent des solutions technologiques mises en œuvre à un rythme soutenu. Dans ce domaine, nous avons réalisé en quelques semaines un travail de plusieurs années. Et c’est l’un des aspects positifs de cette crise – ajoute Olga Kolomiiets.

Les dernières recherches d’Ericsson montrent que les technologies de l’information et de la communication (TIC) nous ont largement aidés à faire face aux effets de la pandémie au cours des derniers mois. C’est l’opinion de pas moins de 83% des personnes interrogées. Le plus grand sentiment de soutien a été déclaré par les milléniaux, qui sont au stade du développement de leur carrière, mais aussi par les parents qui restent à la maison avec leurs enfants et les personnes âgées. 75 % des répondants âgés de 60 ans et plus affirment que les TIC les ont aidés en particulier à maintenir le contact avec leur famille et leurs amis. Quatre personnes âgées sur dix ont même classé les appels vidéo parmi les trois services de communication les plus importants.

Quel est l’avenir du marché ?


Il y aura certainement des changements : les modèles commerciaux et les industries vont se développer. Toutefois, l’État ne se retirera pas du cofinancement du développement des entreprises technologiques. C’est le moteur de l’économie, et les orientations et l’objectif des activités dans ce domaine sont déterminés, entre autres, par les lignes directrices de l’UE et les documents gouvernementaux. Le développement de nouvelles technologies et de secteurs innovants, par exemple l’industrie des technologies de pointe, est soutenu par des milliards d’euro provenant de fonds publics, principalement des Fonds européens. C’est la direction qui sera maintenue dans la prochaine perspective de l’UE – résume le directeur du département d’investissement en R&D de NCBiR.

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